Antony, Alex, Charles et Ava, quatre amis originaire du sud de la France se rencontre en 2016 sur les bancs de l’école. Ces quatre jeunes entrepreneurs ont l’idée de créer la première chaîne de restauration rapide de poisson, notamment en popularisant et réinventant le burger gourmet de poissons. Trois ans plus tard et leur diplôme en poche, ils montent ouvrir leur premier restaurant à Paris. Fort de ce premier succès, cette équipe de choc voit grand et cherche déjà un second établissement. Rencontre avec Antony l’un des co-fondateurs à l’origine de l’idée.

Antony raconte-nous ton parcours, d’où viens-tu ?

Je suis originaire du sud de la France, Toulon plus précisément et issu d’une famille méditerranéenne. Chez nous on est poissonnier de père en fils, c’est donc naturellement que j’ai grandi dans la poissonnerie de mes parents. Dès l’âge de huit ans, je rendais la monnaie et donnais les poissons. J’ai vu ma mère le cuisiner sous toutes ses formes et mon père le vendre avec amour et passion. J’ai vraiment été mordu par cette culture, même si je ne voulais pas devenir poissonnier j’ai très vite su que je resterai dans ce domaine. J’ai intégré une école de commerce en 2012, Skema Business School à Sophia Antipolis dans le but de pouvoir entreprendre à ma sortie. La formation a durée trois ans dont un an de césure entre les deux masters. Pendant cette année, je suis monté à Paris faire des stages, mais très vite j’ai compris que je n’étais pas fait pour travailler dans de grands groupes. En dernière année j’ai choisi le master « entreprenariat et innovation », j’y ai retrouvé mes trois amis qui deviendront quelques mois plus tard mes associés. Pour cette dernière année, on devait choisir un projet entrepreneurial à présenter, je me suis dit: « c’est le moment ». Je leur ai donc proposé de travailler avec moi sur le sujet. Ava est corse et Alex niçois autant te dire que le poisson ils connaissent et Charles a une appétence particulière pour l’entreprenariat et la cuisine en générale.

On se lance alors dans ce qui allait être une chaîne de restauration rapide type « street food » basée sur le poisson frais. Au début on a eu plusieurs idées, on ne savait pas trop comment l’amener, puis on s’est dit tout simplement: « quel est le premier produit vendu en street food ? Le burger ». On a fait nos études de marché et on s’est vite rendu compte que mise à part quelques concepts, personne n’était réellement spécialisé dans le burger de poisson de type gourmet. Dans ma famille on est poissonnier de père en fils, « Père & Fish » le jeu de mot arrive vite, le nom est trouvé. En décembre on passe à l’oral et on cartonne, les business angels nous encouragent et notre enseignant nous inscrit au concours « challenge pépites France » qu’on remporte. Ce concours débouche vite sur un autre, « 100 jours pour entreprendre », dans lequel on se retrouve premier lauréat. La fin de l’année arrive et on obtient notre diplôme, on réfléchit et on décide de tenter l’aventure en montant à Paris pour concrétiser ce projet, c’était le moment ou jamais.

Comment quatre sudistes fraîchement sortis de l’école arrivent à Paris et ouvre un an plus tard leur premier restaurant ?

En arrivant à Paris notre mission était d’emmagasiner le plus d’expérience possible et d’étoffer notre réseau tout en travaillant à côté pour se former. On a rencontré Alexandre Roudeau, fondateur d’émergence concept, un incubateur pour jeunes restaurateurs. Il a cru en nous et nous accompagné, on a pu affiner et mettre en place nos process et notre concept. On a également fait la rencontre d’un concepteur culinaire qui nous a aidé à améliorer nos recettes en les « gourmetisant » ; même la recette familiale de l’aïoli de ma mère y est passée (rire). On s’est également mis en recherche de fonds, au départ on avait 34 000€ à nous quatre, mais on a réussi à réunir près de 134 000 € principalement grâce à nos proches et divers prêts d’honneurs et dotations. Une fois l’apport constitué on s’est reparti les rôles, moi je m’occupais principalement de la recherche du local commercial, des finances et du juridique. Ava se chargeait de constituer l’offre et des achats. Charles s’occupait de la partit RH et du recrutement, et enfin, Alex prenait en charge la communication et le digital. On a mis six mois pour trouver le bon emplacement, les midis on se baladait pour repérer les rues et les quartiers, on n’a pas chômé. On a repéré un local commercial dans le 9e arrondissement, l’ancien Huabu ; mais complètement hors budget. On a quand même voulu faire une visite et heureusement car on a eu LE coup de cœur. Le local était en bon état on a donc pu réajuster notre budget travaux et après quelques négociations on a signé. Les travaux ont duré tout l’été et le 3 septembre 2018 au 67 Rue du Faubourg Poissonnière, tout un symbole (rire) le premier Père & Fish à ouvert.

Le burger de poisson c’est atypique quelle clientèle vises-tu ?

Au départ on pensait attirer les « bobos » ou les CSP+ du midi qui voulaient manger du poisson gourmet un peu healthy, mais très vite, on s’est rendu compte qu’on attirait une autre clientèle : à la fois populaire, de bureau, mais aussi familiale et même de banlieue. Il n’est pas rare de recevoir des parents qui à travers nos burgers cherchent à faire goûter et aimer le poisson à leurs enfants. On a également la chance d’avoir un produit multiculturel qui s’adapte bien et outrepasse les spécificités religieuses, ce qui n’est pas le cas de la viande par exemple. Donc pour répondre à ta question, aujourd’hui on a une clientèle très variée et j’en suis le plus heureux.

Justement en parlant de poisson, fait nous-rêver, présente nous ta carte.

On a trois formules : 13.50€ (burger + accompagnement), 15€ (burger + accompagnement avec une boisson ou un dessert), et 18€ (burger + accompagnement avec une boisson et un dessert) et cinq burgers différents dont un végétarien.

  • L’écossais : un saumon d’Ecosse Label Rouge snacké à la plancha, oignons confits, mâche, savora, chips de manioc, coleslow Père & Fish et sa sauce barbecue maison
  • Le classique, notre best-seller et l’unique offre panée : un poisson à chair blanche selon arrivage et sa panure maison au corn flakes, oignons frits, trévise rouge ciselée, pickles de concombres & d’oignons rouge, sauce crème ciboulette & citron confit.
  • Mr Aïoli : un poisson à chair blanche cuit à la vapeur, oignons confits, roquette, pickles de courgettes, chips de manioc accompagné de sa mayonnaise maison à l’ail et à la ciboulette.
  • Le végétarien, galette de pomme de terre au piment d’Espelette, oignons confits, mâche, pickles de carottes et courgettes accompagné de sa mayonnaise maison.

On a également un burger de saison qui varie chaque mois, le dernier c’était le « Truité façon tajine », le mois d’avant le « Corsé Burger » avec du chorizo et sa sauce rouille. Comme tu peux le remarquer, on a une carte complète et évolutive, on propose trois types de cuissons différentes et tout est fait maison y compris les frites.

@Romain Buisson Photographe / Monsieur Aioli & Salade Père & Fish

Après huit mois d’activité vous souhaitez déjà ouvrir un nouveau restaurant, comment se passe les recherches ?

Ca se passe bien même si on a pas encore trouvé le bon emplacement, on aimerait ouvrir après l’été. On vise un quartier mixte qui réunit les mêmes critères que le premier. Je pense notamment à Bastille, la rue de la roquette nous plait bien mais aussi des quartiers de bureaux comme Opéra, la Madeleine ou encore Montorgueil. Ce sont des zones centrales où la restauration rapide marche très bien notamment le midi. Mise à part l’emplacement, on va aussi revoir l’agencement et corriger les erreurs du premier. Les zones de production, d’assemblage et de cuisson vont être complètement repensées pour améliorer et optimiser notre temps de préparation. Il nous faut donc un local commercial de 60 m² minimum en rez-de-chaussée et un sous-sol d’au moins 30m² et bien sûr une extraction. Concernant l’aspect financier, on privilégie les rachats de fonds de commerce (ou droit au bail) plutôt que des locations pures. Cette option nous permet d’avoir un loyer plus faible. On vise 3 500 euros par mois charges comprise et 400 000 euros pour le fonds de commerce. Mais cela peut varier en fonction de l’opportunité, de l’emplacement et de l’état du local commercial, on reste flexible et à l’écoute du Marché. Pour l’emplacement, on regarde aujourd’hui exclusivement en centre-ville, même si les centres commerciaux et le travel retail nous intéresse, je suis certain qu’on y a notre place mais pour le moment les loyers sont trop élevés pour nous.

Comment vois-tu l’avenir pour Père & Fish ?

On a de grosses ambitions, mais on préfère y aller étape par étape, même si je pense que le deuxième restaurant va débloquer beaucoup de choses, notamment en ce qui concerne notre développement. Je ne veux pas mettre la charrue avant les bœufs mais on s’imagine aller très loin, beaucoup de gens aiment le poisson on peut donc envisager d’ouvrir un Père & Fish partout en France mais aussi à l’étranger comme en Asie au Moyen Orient ou dans les pays scandinaves. Notre volonté : devenir la référence de la consommation de poisson en restauration rapide.

Toute l’équipe d’UnEmplacement.com souhaite une longue vie à Père & Fish et remercie ses quatre fondateurs pour leur accueil et leur sympathie, bon vent à eux. Site web: https://pereetfishrestaurant.com. Si vous avez un local commercial à proposer, n’hésitez pas à contacter Antony directement sur UnEmplacement.com.